Garnat sur Engièvre
( Allier )
Notre Village et au-delà
Légendes
Nous avons la Légende de la Vouivre à la Motte à Beaulon, et une petite sculpture , bénitier comportant une croix patté, en l’église de Beaulon, pratiquement inconnue par de nombreux habitants. La vouivre, issue de légende et de traditions dont tout le monde a entendu parler. Wouivre représentée sous forme de chauve-souris renard ( la Roussette) à queue bifide, ce qui exprime un animal des eaux et de plus volant.
La Vouivre :
Le mot le plus célèbre des légendes inspirant croyances populaires, elle est censée avoir au front une « escarboucle », qu’elle dépose sur la rive quand elle va boire ou se baigner. elle possède toujours deux grandes ailes de chauve-souris et parait-il, des pattes de pourceau ( mie-femme mi serpent).
La vouivre est tout simplement le motif mythologique bien connu du dragon, gardien de trésor.
Déjà chez les Celtes, une croyance rapportée par Pline l’Ancien ( Caïus Plinius Secondus), né à Côme en 23, mort à Stabies en 79, suite à l’éruption du Vésuve. Donc les Celtes croyaient que les serpents, au moment du frai, fabriquaient un œuf possédant un pouvoir magique ( le fossile de l’oursin est souvent dit œuf de Vouivre). Un ouvrage écrit ( roman au environs de 1200) intitulé « Le Bel Inconnu » dont l’auteur Renaut de Beaujeu, originaire de Bâgé le Chatel en Bresse, d’où la légende serait née, roman troublant qui semble seul avoir valeur de preuve ( origine Comtoise). Même en Suisse, dans le Jura Bernois, il existe un bois de Vouivres, aussi dans le Valais, encore riche de légendes s’y rapportant.
En Saône et Loire, la petite vouivre de la fontaine de la Lyeune. Dans la ville de Couches (71) au sud-est d’Autun, l’on y fête tous les 25ans un animal imaginaire du nom de la vouivre.
La vouivre hante aussi le Bourbonnais. Melle Thin, originaire des environs de Moulins, assure qu’une de ses tantes avait aperçu la vouivre se baignant à la fontaine du village le vendredi saint ( fontaine Magnol- « St Mayeul »). A la source du Grisy dans le Morvan, non loin de la Chapelle de Maison Dru ( chêne des Druides), sans oublier la légende de Chevagnes-Beaulon. Cette légende, qui provient d’une large zone du Jura et Suisse, certainement issue des fameux Boii ( Boïens) Bourbonnais.
An Moyen Age, Mr Duvernois, habitant de Dung (25), bien avant 1431, a débarrassé le Pays d’une vouivre.
Au XIIè siècle, le célèbre capitaine Prost, alias Lacuzon, héro de la résistance comtoise, était , parait-il, protégé par la Vouivre.
La Vouivre à Mouthier- Haute-Pierre dans le Doubs, on y trouve le bois des Vouvires, la grange de Vouivre, le saut de la vouivre et même une pierre sculptée à la Commanderie du Temple, près de Dôlle, qui représente un serpent à tête humaine (vouivre pétrifiée) dans le statuaire médiéval. Dans le jardin du presbytère de Montrond ( Jura) une vouivre de bois peint, sculptée, à l’occasion d’une pièce de théâtre intitulée « Le Gouffre », lors d’un Corso fleuri à Mouthier-Haute-Pierre, un char consacré à la vouivre.
Un cheval de course de Longchamp et de Chantilly baptisé du nom de la vouivre.
Un hôtel de Champagnol ( Jura) porte le nom de la vouivre et un restaurant de Besançon évoque aussi le thème de la vouivre.
. La légende à Couches ( 71) remonterais à 1328. L’étymologie atteste même son origine vers 1150.
Les armes de la famille Visconti représentent dans son écu une vouivre. Une légende veut qu’ Ottone Visconti, alors commandant dans la Croisade de 1187, prit ce symbole sur l’étendard d’un Sarrazin qu’il avait vaincu, il rapporte ce trophée à Milan, qui devint le symbole de la ville, sous le nom de Bicione ou Bissa ( patois de la vipère en Italie), dans l’écusson de la marque automobile Alfa Roméo à Milan, et même l’équipe de Foot porte sur son maillot une vouivre avalant une fleur.
A Brétigny en Côte d’Or « Lai serpent du bois des roz » ( le roi), elle aurait, parait-il le pouvoir de transformer le fer en or.
La Male- Beste des bords de la Garonne, une vouivre possèdant au front un seul œil. A Jonchet (21), à Presly (18) au château de Rosemont-Uxeloup dans la Nièvre.
La couleuvre volante de Chevagnes (03).
A Beaulon, même une sculpture sous un bénitier tréflé représente une vouivre ( chauve-souris renard) à queue bifide et pattes de cochon ( dans l’église) marqué d’une croix patté.
La Wivre du Mont Beuvrey. La Bête Faramine dans le Poitou. La vouivre très présente dans la Nièvre.
Dans les temps reculés, en France, de nombreux endroits du culte de la terre mère dont le serpent est l’attribut, possible culte à Isis, déesse chtonienne gauloise. Je me souviens même avoir vu la représentation d’une sculpture féminine dans une église de Bretagne, dont les cheveux tressés en arrière se terminant par une tête de serpent.
L’iris, origine de la fleur de Lys : Iris, c’est d’abord une Déesse, favorite de Junon et messagère des dieux, dont on affirme qu’elle n’apporterait que de bonnes nouvelles. L’arc en ciel ou écharpe d’Iris, son incarnation pour transmettre les messages aux humains. L’ iris serait aussi à l’origine de notre fleur de lys royale. Cette hypothèse apparait comme une évidence quand on observe l’iris des marais, aussi nommé fleur de lys, s’épanouir en une fleur tripartite d’un beau jaune d’or. ( photo) Une belle légende est associée au choix de cet emblème :
Avant la bataille de Tolbiac ( 496 ) contre les Alamans, un ange aurait proposé au roi Clovis de remplacer les trois crapauds païens ( ou grenouilles) ( symbole d’immortalité) ornant son bouclier par trois fleurs de lys d’or. Une autre version dit que sa femme Clotilde lui aurait remis un bouclier qu’elle tenait d’un ermite de la forêt de Marly, bouclier orné de trois fleurs de lys en référence à la Sainte-Trinité. C’est ainsi que Clovis, victorieux, contre toute attente, décide de faire de la fleur d’iris le signe de la royauté, tandis que le pauvre crapaud deviendra l’animal des sorcières. (réf : Terre des Bourbons, n° 13, mars, avril, mai 2019 ).
( Pourtant les Mérovingiens, qui sont des Francs, avaient une grenouille pour emblème , y aurait-il eu confusion avec le crapaud).
Remarque : Après la création du Duché du Bourbonnais en 1327, Louis 1er abandonnera les anciennes armes des Bourbons à Jean et Gui de Bourbon, fils naturels en 1334 et prendra "le champ d'azur au semis de fleurs de lis d'or au bâton de gueules", et non la bande, plus honorable, Comme certains lui en faisant la remarque, il aurait, parait-il, répondu " il me plait". ce qui ne manque pas d' interroger les Historiens.( par ce signe, il a voulu faire comprendre qu'il était, comme pour le bâton de Moïse, le Berger, le chef en sa maison Ducale.),
Légendes photos
1- Bénitier ( vouivre) église de Beaulon
2-Iris d'or des marais
3-Ecu sur la Mal Coiffée
4- Pierre Pierre et Anne de Beaujeu (Musée Anne de Beaujeu)
5- Armes anciennes des Bourbon ( Jacques Château)
On peut constaté que sur les écus il y a bien un Bâton de Gueule et non une bande, comme il est indiqué partout actuellement.