Souvenirs (3)

Garnat sur Engièvre

( Allier )

Notre Village et au-delà

Souvenirs (3) Vendanges, Messes à la Fontaine St Germain, Antoine Briat le " braco".

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Je paris que beaucoup ignorent ce qu’est le « fromage de bœuf » et pourtant ils en ont mangé. Dans les années 1955-60, ma mère allait au marché sous la halle à Moulins pour y acheter ce fameux fromage.
Mais vous savez bien que dans les exploitations, un veau est réservé parfois pour la maison. Dès sa naissance ce veau sera mis sous une vache laitière particulièrement abondante. Après avoir fait téter le veau, la fermière récupère le lait non bu, c’est avec ce lait qu’elle fera des fromages vendus au marché, ce qui sera sa »petite gratte », pourquoi dit de bœuf, parce que c’est le lait que « le bœuf » n’a pas bu, d’où l’expression. Et l’argent sera dépensé aux Nouvelles Galeries, au marché couvert ou pour faire plaisir aux enfants et autres.

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Je vous faisais remarquer que la langue locale, qui marche dans le sens phonétique, produit quelques mots singuliers :
Châble ( cable), amour (anour), caserne (caverne), turier (terrier), gennetais ( genêts), buve pour boire, malades pour maladres (chemin menant à une maladrerie à Beaulon.), Glaude pour Claude, et Glozel, qui autrefois était dit Clozet ou Clozel (réf : Léon Cote)

La Société d'Emulation du Bourbonnais a publié un livre remarquable sur " Mémoires du Patois de Sologne Bourbonnaise".

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Je me souviens que vers les années 1970-75, lorsque nous venions en vacances à la Tuilerie, certains m’ont demandé pourquoi je portais une cravate, j’ai répondu qu’en ville , la cravate est chose courante. J’ai compris pourquoi, lorsque certains agriculteurs, surtout la première année de leur retraites, mettaient chemise blanche et cravate, les plus jeunes disaient en riant : il porte la cravate, il est devenu « biziot » ( le biziot étant un petit rentier bourgeois, souvent propriétaire terrien). Maintenant la cravate n’étant plus de mise, plus personne n’en parle.

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Quand nous sommes venus à Garnat, aux Calbats, en 1980, au domaine jouxtant le nôtre , au nord ( le Haut Brenot), des Belge s’y installeront ( Mr René Robert), il apportera la pratique de l’ensilage de Maïs, des vaches Limousines et même, un certain temps, des « Blanc-Bleu »,( race belge). De l’autre côté de notre domaine, à l’ouest ( La Bessaie), un couple de Lozèriens, (les Alaux) s’y installe, et comme ceux –ci parle souvent le patois lozérien, cela fait dire à certains « il y a un belge, un français et un étranger. »

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Mr Lucien Prunier, lors de l’une de mes visites , chez lui, dans les années 1990, m’a raconté, qu’au lendemain d’une crue de Loire, particulièrement tumultueuse, non loin des Gens Perrins, donc chez lui, sur la grève, s’était échoué un chêne d’une énorme circonférence, ce chêne était parait-il relativement ramassé. Il avait dû séjourner longtemps sous l’eau et le sable de Loire, avant de sortir de son emprisonnement. Avec un ami, me dit-il, nous décidâmes de le réduire en bois de chauffage, son bois , me précisa –il, était de couleur presque noire. Après s’être muni d’un passe-partout ( longue scie manipulée à deux), haches, masses et coins, ils n’en vinrent à bout qu’après plus de trois semaines d’un travail de forçats. Cet évènement, me dit-il, eu lieu lorsqu’il était plus jeune. Le bois ainsi débité , est récupéré, leur permis de se chauffer plus d’un hiver.

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Ceux qui ont connu les vendanges au Clos Jalla, ( Brérotte ) se souviennent des repas copieux que confectionnaient Mme Maupas et sa fille Isabelle ( toujours deux viandes blanches : volailles et lapins) le tout arrosé , bien entendu, par le vin du Clos Jalla et au café , bien arrosé de gnôle maison. Le produit de la vendange, amené au pressoir sur un char, tiré par le tracteur Someca, bien ancien, au bruit très particulier. Nous ne manquions pas d’être invités, à leur grande fierté, par Rémi Maupas et son fils Jean-Charles à goûter le jus de raisin nouvellement pressé. ( bourru).

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Messes à la Fontaine St Germain : grâce à l’action et le dévouement de Mr Michel Fallot habitant la Caserne (déformation de caverne ) que j’ai connu à cette époque, sera sorti de son oubli en y faisant , chaque année, pratiquer par Mr Le Curé une messe sur place, très fréquentée grâce au dévouements de nombreux garnatois ( 2003-2005), sans oublier le passeur, Mr Philippe Godiot, qui faisait traverser les participants ainsi que la statue de St Germain ( statue en bois) existant à l’époque et la bannière (double, représentant St Germain et St Roch), sur la grosse barge en fer qui servait d’habitude pour l’entretient du canal, et qui sera toujours utilisée lors de la reconstruction du Pont ( départementale 973) sur le canal. ( novembre 2013). Autrefois ceux qui entretenaient les digues et berges, étaient dit « Margotas ». A la dernière messe à la Fontaine, en 2005, je crois, plus de 120 participants, Mrg Pascal Roland, Evêque de Moulins y a même participé ainsi que l’Abbé Cabaud, mais , hélàs , depuis le décès de Mr Fallot, cette nouvelle tradition fut abandonnée , et la végétation a repris ses droits, quel dommage !!!
( voir le diaporama page "lieux-dits (3)).

-20- Sur la page "lieux-dits (1), nous avons parlé de la réfection de la Croix Rouge et du Calvaire, pour célébrer cet évènement l'Association Croix et Lumière a organisé une bénédiction d'inauguration des croix rénovées qui a eu lieu le samedi 20 août 2011 à 18h.

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Notre coureur des bois : Qui n’a pas connu, travaillant dans notre région, Antoine BRIAT, né le 12 mars 1907 à Beaulon ( Bassigny), décédé le 17 septembre 1982 à Moulins
Je l’ai personnellement connu à Moulins, durant l’un de ses arrêts plus ou moins longs ( il avait de nombreux « points de chute » dans la région). (1954-57).
Profession principale, braconnier, particularité, manchot de l’avant- bras droit, ce qui ne l’empêchait pas de se servir de sa « flute de Pan à deux coups », spécialiste du collet lasso à chevreuil, lièvre et lapin. Je n’ai pas connaissance qu’il braconnait le sanglier.
Il attrapait aussi des poissons et ne manquait pas de cueillir des fleurs des champs, du gui à la demande, ainsi il approvisionnait pas mal de « tables » de gourmets.
Je me souviens, il avait la peau tannée par le soleil, lui faisant avoir une peau cuivrée. Il était pour nous, enfants du quartier, un personnage curieux et fascinant, il était d’ailleurs très gentil avec nous.
Il avait parfois comme complice, un dénommé Duclos, qui habitait la dernière petite maison, à gauche avant la Barrière ( SNCF), rue du Jeu de Paume à Moulins, en face du café de la Barrière ( chez Charvis). Je me souviens aussi qu’il y a eu un certain temps, au moins deux grands bacs plein de poissons derrière cette maison, réserve d’un poissonnier moulinois., sans doute le poissonnier Boutry, bien connu de certains Garnatois. D’après la légende, il a séjourné pendant les grands froids d’hiver, bien au chaud en prison (hopital). Sortant à l’occasion, parait-il, afin de
commettre ses méfaits. Durant l’un de ses derniers séjours à l’hôpital de Moulins, il a bénéficié d’un reportage de télévision, où il racontait sa vie, que nous avons eu la chance de revoir, il y a encore peu de temps à Chevagnes, à l’occasion d’un hommage rendu à Daniel Duval en Septembre 2016 grâce à la dynamique association CSB ( Chevagnes en Sologne Bourbonnaise).

-22- Lorsque nous étions « au Bois de l’Epine », que nous avions acheté vers 1976, quelques amis nous avaient rejoints, comme il y avait la fête au village, nous y sommes allés avec les enfants, ce jour- là, quelques jeunes, cinq ou six, se lançaient le défi de soulever l’enclume du forgeron, Mr Lacombe, comme ils n’ y arrivaient pas, je dis à mon copain Antoine, un grand gaillard costaud, d’aller relever le défi, celui-ci, seul, déplace l’enclume et la dépose au milieu de la route, entre le manège d’autos tampons et la forge, nous sommes partis en disant aux jeunes, maintenant remettez-la en place.
Après quelques jours, celle-ci avait retrouvé sa place, nous n’avons jamais su qui l’avait remise en place.